Voyage à la capitale

Nombre de messages : 20 Date d'inscription : 12/05/2010

La ville phare de Gwendalavir fourmillait d'activité en ce beau matin de printemps. Le soleil était levé depuis quelques heures déja et ses rayons réchauffaient les lourds pavés de la citadelle.
Indifférente à la foule, Kaelya observait tout d'un regard curieux et enthousiaste, détaillant les bâtiments, les ruelles, les echoppes, les gens, tout attirait son attention malgré le fait qu'elle avait déja visité cette ville à de nombreuses reprises.
La jeune femme adorait voyager, et la capitale de GWendalavir était l'endroit incontournable pour tout voyageur qui se respecte.
Kaelya déboucha sur une grande place sur laquelle se tenait un marché, et esquissa une grimace, portant sa main à la petite bourse qui pendait négligeament à sa ceinture.
Maigre, très maigre.
Cela faisait trois ans désormais qu'elle avait quitté sa ville natale et qu'elle parcourait le monde sans autre but que de vivre pleinement sa vie. C'était bien beau, mais ça ne la rendrait pas riche. Alors que son ventre se plaignait, elle se détourna résolument du marché et de ses victuailles attirantes et s'engagea dans une petite rue. Les murs de pierre blanche étaient envahis par le lierre, et le jour naissant rendait le portrait absolument charmant.
Le sourire revint rapidement sur les lèvres de la femme, qui secoua sa longue chevelure brune.
Après tout, qu'importait l'or lorsqu'on avait la liberté ?
Une petite brise se mit à souffler et, s'il n'y avait pas eu tant de monde dans les rues, Kaelya se serait mit à courir pour exprimer sa joie.

Soudain, un détail accrocha son regard vert, et elle fronça les sourcils. Sans plus réfléchir, elle fendit la foule et s'isola dans l'ombre du mur.
Un instant, juste un instant, il lui avait semblé que...
Elle sursauta et porta une main à la dague qui pendait à sa ceinture, à coté de sa bourse, dans un fourreau de cuir.
Elle était suivie. Elle ne voyait pas son poursuivant, mais elle avait entraperçu l'éclat d'une lame au soleil, puis elle avait clairement vu une silhouette se glisser derrière un mur au fond de la rue. Son regard se faisant perçant, elle fendit la foule et s'isola dans un coin plus tranquille, à l'ombre d'un mur. Rien ne lui disait que parmi tous les gens présents, c'était elle qui était suivie, aussi valait-il mieux s'en assurer.
Se forçant à calmer sa respiration, sans quitter du regard l'endroit où elle avait vu disparaitre cette fameuse silhouette, une main posée sur la garde de sa dague, Kaelya attendit.

Emerveillé ! Voilà tout ce qui pouvait le définir pour l’instant. Fatigué aussi.

Après avoir quitté Al-Vor Nuhadu s’était dirigé vers Al-Jeit dont il avait entendu compté la beauté. Sa seule compagnie étant Kishi, sa jument, il n’avait pas traîné en route. Enfin le moins possible car Kishi lui menait la vie dure. Il lui arrivait parfois de ne plus vouloir avancer et dans ses moments Nuhadu se résignait à attendre son bon vouloir. Il en était souvent récompensé par de drôles de découvertes où par des courses folles contre le vent qui le laissaient heureux. Aussi avait il fini par s’attacher à la jument. De plus elle lui avait coûtée cher et il n’aurait pas pu la changer. De tout façon il ne le voulait pas. Les sautes d’humeur de sa monture lui donnaient l’impression qu’elle était humaine, et à ses côtés il se sentait moins seul. Et comme pour l’encourager le destin avait voulut qu’une de ses sautes d’humeurs prenne Kishi juste avant qu’il n’aperçoive le Polimage... et l’Arche...

Il avait passé toute une journée à la contempler, aussi surprit par la taille du fleuve que par la beauté de ce qu’il ne pouvait se résoudre à appeler un pont. En reprenant la route il n’avait eu de cesse de se demander comment les Dessinateurs ont réussi à créer un tel miracle, et aurait il eu un don pour le dessin qu’il ne l’aurait pas plus compris.

La seule chose qui l’empêcha de faire de même à la vue de la cité capitale de l’Empire était la promesse de lits confortables qu’elle lui promettait. Al-Jeit était aussi belle que l’Arche voir plus si s’était possible.

Dans la cité, après avoir laissé Kishi aux bons soins d’un garçon d’écurie, il s’était lancé à sa découverte. Emerveillé ! Et plus si fatigués que ça puisqu’il avait remit à plus tard de prendre du repos.

Alors qu’il se laissé entraîner par la foule dans les rues d’Al-Jeit, il se concentrait sur ce qui l’entourait. Les étalages, les gens. Il avait pris de soin de cacher son visage sous une capuche afin de ne pas trop attirer les regards sur ses oreilles fines et ses yeux de chats qui témoignaient de ses origines Faëlles. Si la curiosité l’amusait, il n’aimait pas en être la cible.

Son regard fini par se fixer sur une jeune fille. Une jeune femme plutôt. Assez jolie sans pour autant que cela attire vraiment le regard. Ce qui était étrange c’est que d’un seul coup elle avait quitté le chemin, presque avec précipitation. Comme effrayée.

Lui qui reprochait la curiosité il y a peu de temps fut incapable d’y résister. Il était Humain après tout... en partie. Il s’approcha donc dans la direction où la jeune femme s’était enfuie.

Cependant il stoppa devant. Si elle s’était enfuie c’est qu’elle craignait quelqu’un ou quelque chose. Etait il prudent de l’approcher ?

Qu’importe ! Maintenant qu’il était lancé autant allé jusqu’au bout !

Il continua donc à avancer... la main sur l’une de ses épées... au cas ou !

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Sur le qui-vive, Kaelya scruptait tour à tour la foule et le pan du mur ou le prétendu poursuivant avait disparu. Frénétique, inquiète et pourtant emplie d'enthousiasme.
Il lui arrivait quelque chose, enfin.
Le voyage, la solitude et la liberté avaient leurs bons côtés, mais, bien souvent, le calme qui allait avec devenait lassant. Evidemment, les routes étaient loin d'être sures et les voyages pouvaient être dangereux, mais la jeune fille ne voyageait jamais autrement qu'accompagnée d'une caravane, aussi avait-elle bien peu souvent vécue des choses aussi excitantes qu'être poursuivie.
Alors qu'elle détachait son regard du mur au loin pour observer de nouveau la foule, elle aperçut un jeune homme en train de suivre le même chemin qu'elle précedemment, et qui sortait de la foule pour se diriger vers elle. Dans un froncement de sourcil, main toujours posée sur sa dague, Kaelya le détailla de son regard vert, perçant. Il était très grand et avait une peau d'ébène qui rappelait les faëls, et pourtant il ne semblait pas en être un, au vu de sa taille. Une cascade de cheveux noirs comme une nuit sans lune tressés completait le portrait.
Malgré son état de vigilance, Kaelya s'autorisa un petit sourire et se détendit quelque peu. Il ne fallait peut être pas se fier aux apparences, mais si ce jeune homme était l'ennemi qu'elle avait aperçu, alors sa grand-mère à elle était une raïs !
Il s'arrêta à quelques mètres d'elle et sembla réfléchir, avant de reprendre sa marche, une main désormais posée sur une épée qui pendait à sa ceinture. Ce détail ramena un léger soupçon dans les pensées de Kaelya, qui ne dura pas. S'il était vraiment hostile, il ne l'aurait pas montré de façon si flagrante en plein milieu de la foule alavarienne.
Jettant un rapide regard vers le pan de mur au loin, Kaelya haussa les épaules avant de ramener son attention vers l'homme.
Elle avait sans doute rêvé son poursuivant. Qui attaquerait une fille comme elle, avec une bourse si vide, aucun objet de valeur, en plein jour et dans une rue bondée ?
Elle offrit un sourire avenant au nouveau venu, son visage s'illuminant, reprenant son enthousiasme habituel. Curieuse, elle l'observa encore un peu avant de se décider à prendre la parole, d'une voix enjouée et ironique :

-Bonjour ! Vous venez profiter du seul coin d'une densité de moins de 10 habitants au centimètre carré de cette ville ?

Lachant sa dague, elle mit ses mains sur ses hanches et se contenta de fixer l'homme avec un sourire amusé et calme. Un léger vent soufflait et faisait onduler ses cheveux, les lui envoyant parfois dans ses pupilles vertes, mais elle n'y accordait aucune attention, visiblement habituée.

Nuhadu fut déboussolé. Alors qu’il s’attendait à la trouver tremblante derrière un mur ou prête à frapper le premier venu, la jeune femme se tenait devant lui, tout sourire, l’air tranquille voir amusée. Totalement à l’opposé de ce qu’il avait perçut tout a l’heure.

-Bonjour ! Vous venez profiter du seul coin d'une densité de moins de 10 habitants au centimètre carré de cette ville ?

Si la phrase en elle-même était empreinte d’un certain humour, et signe d’un bon sens de al répartit, elle ne l’aurait pas autant amusé sans cette ironie que l’inconnue n’essayait même pas de cacher. Elle se foutait de lui. Si elle veut jouer elle va être servi ! Au contact des Faëls il avait appris à recevoir ses remarques, et même si ce n’est pas son fort, à y riposter.

-En réalité je me demandais ce que vous pouviez fuir, mais une phrase de votre part me suffit pour comprendre que vous ne devez sans doute pas vous attirer d’animosités souvent.

Léger, presque nul. Mais il faut avouer que c’est difficile de répondre à ça tout en ayant l’air courtois et polie. D’ailleurs avec une langue aussi aiguisée, que pouvait elle bien craindre ? D’ailleurs avait il imaginé cette fuite soudaine ? Tout a coup il se senti bête. Qu’espérait il au fond ?
Il n’avait pas le temps de divaguer. Pour l’instant un défi s’offrait à lui. Rattraper son erreur, et peut être que se disputait avec une jeune femme dans un trou perdu d’Al-Jeit, d’ailleurs c’est plutôt étrange qu’il y en ai un dans une si belle cité, n’était pas ce qu’il avait de mieux à faire.
Il voulait voyager, mais qui dit voyage dit dépenses, ne serait-ce qu’en vivre. Il devait trouver une source de revenu.
Mais il ne pouvait se résoudre à partir maintenant en se laissant mener par le bout du nez par une gamine. Il n’était tout simplement pas du genre à accepter de baisser les bras tant qu’on ne lui avait pas prouvé qu’il n’y parviendrait pas. Et il pouvait battre cette jeune femme sur le dur terrain de la joute oral ! Mais avant, il était conscient que tout duel, sous quelque forme qu’il fut, ne se faisait jamais anonymement !

-Mais dîtes moi, est-ce que je pourrais au moins prétendre à obtenir votre nom ? Ainsi saurais-je lorsqu’on me parlera de vous, car nul doute que bientôt vous serez recherchée par l’Empereur lui-même si vous veniez à lui jeter votre venin. Pour ma part, je suis Nuhadu Darkmoon pour vous servir.

Il avait accompagner sa dernière phrase d’une révérence si appuyer qu’elle en était insolente.
Les bras croisés il guettait la réplique qu’il devinait cinglante.
Patient.
Avec un sourire.

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Avec un petit sourire ravi, Kaelya attendait de voir les résultats de sa remarque.
Elle fut servie !
Alors qu’elle essayait juste de détendre l’atmosphère en offrant un moyen facile d’engager la conversation, son ironie habituelle avait encore une fois fait des ravages. Au vu de son expression, le jeune homme en face d’elle avait été piqué au vif… Et réagit au car de tour.

-En réalité je me demandais ce que vous pouviez fuir, mais une phrase de votre part me suffit pour comprendre que vous ne devez sans doute pas vous attirer d’animosités souvent.

Son sourire s’emplifia. Il prenait ça bien, c’était déjà une bonne chose. Moqueur, mais également légèrement admirateur, ou du moins appréciateur. Il sembla plonger dans ses pensées un instant, un très court instant, comme s’il réfléchissait, le regard empreint de fierté.
Prenait-il cela comme un défi ?

-Mais dîtes moi, est-ce que je pourrais au moins prétendre à obtenir votre nom ? Ainsi saurais-je lorsqu’on me parlera de vous, car nul doute que bientôt vous serez recherchée par l’Empereur lui-même si vous veniez à lui jeter votre venin. Pour ma part, je suis Nuhadu Darkmoon pour vous servir.

Visiblement, oui.
Le regard de Kaelya se fit plus perçant, et elle observa de nouveau son « adversaire », ses yeux verts brillants d’enthousiasme. Voila longtemps qu’elle n’avait pas pu disputer ainsi !
Intérieusement, ses pensées fusaient à toute allure, analysant, décortiquant, préparant la suite. Le pour vous servir était indéniablement moqueur, tout comme l’utilisation du verbe prétendre. Le mot venin pouvait paraître méchant, mais le reste sonnait presque comme des compliments.
Comme s’il reconnaissait sa valeur et voulait la surpasser.
Soit… Qu’il essaie donc !
Elle interrompit le flot de ses pensées et laissa les mots fuser librement, veritable force vive, spontanés et téméraires.

-Dites-moi Nuhadu, est-ce vraiment dans mon intérêt que mon nom soit connu si je viens à être recherchée par l’empereur lui-même ? Un nom se mérite, il va falloir faire mieux pour que je vous offre le mien… Il ne sera pas dit que la future némésis de l’empereur en personne aura cédé face à un simple galant et quelques compliments.

Un grand sourire ironique illuminait toujours son visage, un brin moqueur. Kaelya se prenait au jeu, et continua de débiter, laissant les mots l’entrainer.

-A vrai dire, je fuyais en effet. Mais votre regard perçant a su me retrouver, je suis admiratrice. Aussi perçant il me semble que celui d’un bruleur qui voit venir ses proies d’au moins trois kilomètres…

Renvoi identique, peut-être un peu maladroit, mais qui usait du même procédé.
Tu fais mine de vanter mon humour en le comparant à du poison ? Pas de problème, je vante ta bonne vision mais je te compare à un gros bruleur, laid et repoussant.

De nouveau silencieuse, Kaelya attendit la suite, un mélange de défin et de curiosité dans le regard.

Elle eut l’air d’apprécier ses répliques car un instant Nuhadu crut déceler comme de la fierté dans ses yeux... juste avant qu’ils se parent d’une incroyable insolence. Avant même qu’elle n’ouvre la bouche il devina que sa demande était rejetée.

-Dites-moi Nuhadu, est-ce vraiment dans mon intérêt que mon nom soit connu si je viens à être recherchée par l’empereur lui-même ? Un nom se mérite, il va falloir faire mieux pour que je vous offre le mien… Il ne sera pas dit que la future némésis de l’empereur en personne aura cédé face à un simple galant et quelques compliments.

Elle lui lançait un sourire si lumineux que lui-même ne pu s’empêcher d’agrandir le sien. Il en avait presque mal aux lèvres mais c’était trop fort. Pour avoir son nom il lui faudra batailler ferme.

-A vrai dire, je fuyais en effet. Mais votre regard perçant a su me retrouver, je suis admiratrice. Aussi perçant il me semble que celui d’un bruleur qui voit venir ses proies d’au moins trois kilomètres…

Un bruleur ? Il n’en avait jamais rencontré, mais du peu qu’il savait c’était une bête très dangereuse. Etait-ce un compliment ? Dans le doute il préféra changer le registre. Si l’adversaire s’adapte à ta technique il faut la changer !

Elle le défiait du regard ! Un regard que Nuhadu ne pu s’empêcher de trouver fascinant. Il aurait cependant préféré qu’il soit moins... Piquant ! Ce simple regard était incroyablement énervant ! Comment pouvait on se montrer a ce point sûr de soit ?

Bon comment la faire céder ? Comment la vaincre ? Elle avait lancé, peut être sans le voir, le but du défi en lui refusant son nom. Si il l’obtenait c’était qu’elle reconnaissait sa valeur sinon sa supériorité. Pour lui se sera suffisant. Mais maintenant comment lui faire cracher le morceau ? Lui montrait l’inconvénient que lui offrait l’absence de nom ?

-Si je puis me permettre de vous contredire, je ne quémande pas votre nom en tant que galant, mais plutôt en tant qu’ami. Si un jour le fil de mon épée venait à se révéler inefficace, celui de votre langue me tirera sans doute d’un mauvais pas ! Mais puisque vous ne m’en donnez pas, je vais devoir user de regard aussi perçant que celui d’un bruleur, si vous me permettez de reprendre vos mots, pour le deviner.

Il fit mine de réfléchir un instant, tout en la détaillant intensément des yeux.

-Un ami m’a dit un jour qu’un œil exerçait pouvait percer tout les secrets. A voir votre corps fin et, je m’excuse de l’expression, appétissant, aucun doute que vous avez vécu en travaillant. Sans doute êtes vous couturière, ce qui expliquerait la finesse de vos doigts. Au vu de votre maintien affligeant, et de l’effronterie de votre langue je pense que n’êtes pas issue d’un milieu aisé. Peut être d’une petite ville. Vous êtes visiblement contre la violence et pensais qu’une bonne discussion peut résoudre tout les problème !

Des inepties bien sûr. Il sentait qu’elle ne rechignait pas à se battre, et de toute façon ses paroles en elles mêmes sont des armes.

-Enfin, je vois que vous avez dors et déjà succombé au mystérieux charme que je dégage, mais je vous préviens tout de suite, je ne suis pas du genre à m’attacher. Tout cela réunit me dit que vous vous appelez sûrement Rose.

En prononçant ses dernières phrases, Nuhadu se souvint que, n’ayant pas retiré sa capuche, la jeune femme n’avait aucune idée de ses origines Faëlles. C’était une carte de taille qu’il pourrait sortir le moment venu pour la déstabiliser.

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Souriante et sure d'elle, Kaelya attendait et écoutait en silence, plus amusée et curieuse qu'autre chose.
Après tout, qu'avait-elle à perdre dans ce duel ? Pas grand chose, car elle se moquait éperdumment de la fierté que pourrait éprouver son adversaire s'il la vainquait dans ce duel. Si cela pouvait lui faire plaisir, elle, du moins, n'en ressortirait pas amoindrie, ni rancunière.
Mais, peu à peu, les propos du jeune homme ainsi que ses regards pour le moins ardent, finirent par avoir raison d'elle.

-Si je puis me permettre de vous contredire, je ne quémande pas votre nom en tant que galant, mais plutôt en tant qu’ami. Si un jour le fil de mon épée venait à se révéler inefficace, celui de votre langue me tirera sans doute d’un mauvais pas ! Mais puisque vous ne m’en donnez pas, je vais devoir user de regard aussi perçant que celui d’un bruleur, si vous me permettez de reprendre vos mots, pour le deviner.
Un ami m’a dit un jour qu’un œil exerçait pouvait percer tout les secrets. A voir votre corps fin et, je m’excuse de l’expression, appétissant, aucun doute que vous avez vécu en travaillant. Sans doute êtes vous couturière, ce qui expliquerait la finesse de vos doigts. Au vu de votre maintien affligeant, et de l’effronterie de votre langue je pense que n’êtes pas issue d’un milieu aisé. Peut être d’une petite ville. Vous êtes visiblement contre la violence et pensais qu’une bonne discussion peut résoudre tout les problème !
Enfin, je vois que vous avez dors et déjà succombé au mystérieux charme que je dégage, mais je vous préviens tout de suite, je ne suis pas du genre à m’attacher. Tout cela réunit me dit que vous vous appelez sûrement Rose.

Au fur et à mesure du discours, la jeune femme commença à se mordre discrétement la lèvre inférieure pour ne pas exploser de rire, mais le défi se trouva au dessus de ses forces.
Un rire léger et musical finit par s'échapper de ses lèvres, discret d'abord, incontrolable ensuite, renforcé par cette psychanalyse totalement loufoque et basée sur trois fois rien.
Lorsqu'elle entendit son prétendu nom, Kaelya était tellement hilare qu'elle du s'y reprendre plusieurs fois pour calmer son rire et reprendre son souffle.
Elle planta son regard dans celui de son adversaire et pris la parole une fois calmée, le regard toujours rieur, la voix complétement ironique.

-A mon tour cette fois. Au vu de votre curiosité et de votre faculté à vous mêler de ce qui ne vous regarde pas en courant après une femme qui, pourtant, à clairement montré sa volonté de s'isoler en partant dans un coin, de cette manie que vous avez de toujours vouloir avoir le dernier mot, de ce regard de défi que vous avez, et de vos nombreuses allusions sur mon physique et les sentiments que je pourrais avoir envers vous, j'en déduis un certain nombre de choses.
Vous êtes arrogant, coureur de jupon, très sur de vous et du charme que vous exercez, trop sur sans doute. Je n'irais pas jusqu'à en déduire votre nom, mais il est possible que vous soyiez un de ces nobliaux persuadé que tout lui est du grace à sa haute naissance. Ou alors, vous êtes juste un homme parmi tant d'autres, né avec un miroir dans les mains.

Elle marqua une légère pose puis repris, toujours aussi mordante et ironique :

-Je pense également que vous êtes un bon menteur, et que vous vous attachez plus facilement que vous ne le prétendez. Vous dépendez beaucoup trop du regard des autres, vous recherchez beaucoup trop leur admiration. Ne serait-ce que par ce duel ridicule, vous prouvez que vous attendez de moi que je sois fascinée par vous, n'est ce pas ? Dans ce cas, vous êtes attaché à moi, et plus que ca, vous êtes en mon pouvoir. Car si je décidais de partir, sans un seul regard en arrière, me désinteressant totalement de vous, vous auriez perdu. Et je pense que vous ne supportez pas de perdre. Vous dépendez donc beaucoup plus des autres que vous ne le pensez.

Elle s'arrêta enfin, soucieuse de ne pas faire trop de mal et inquiète d'en avoir déja trop dit. Il n'était peut être qu'un étranger dont elle se souciait peu, mais elle ne souhaitait pas le blesser pour autant.

Un fou rire... Non le mot est trop faible. Une explosion de rire ! Oui, c’est à cela que Nuhadu eut la joie d’assister. Puis à un massacre verbal qui aurait pu mettre en miette une personne moins sûre d’elle. Mais il eut quand même une grimace face à l’appréciation de la jeune fille.

-A mon tour cette fois. Au vu de votre curiosité et de votre faculté à vous mêler de ce qui ne vous regarde pas en courant après une femme qui, pourtant, à clairement montré sa volonté de s'isoler en partant dans un coin, de cette manie que vous avez de toujours vouloir avoir le dernier mot, de ce regard de défi que vous avez, et de vos nombreuses allusions sur mon physique et les sentiments que je pourrais avoir envers vous, j'en déduis un certain nombre de choses.
Vous êtes arrogant, coureur de jupon, très sur de vous et du charme que vous exercez, trop sur sans doute. Je n'irais pas jusqu'à en déduire votre nom, mais il est possible que vous soyiez un de ces nobliaux persuadé que tout lui est du grace à sa haute naissance. Ou alors, vous êtes juste un homme parmi tant d'autres, né avec un miroir dans les mains.

La jeune fille marqua une pause. Il ne tenta même pas de l’interrompre, même si il aurait sans doute mieux fait. Et puis après tout il l’avait chercher en se rendant le plus exécrable possible, alors autant subir les conséquences jusqu’au bout.

-Je pense également que vous êtes un bon menteur, et que vous vous attachez plus facilement que vous ne le prétendez. Vous dépendez beaucoup trop du regard des autres, vous recherchez beaucoup trop leur admiration. Ne serait-ce que par ce duel ridicule, vous prouvez que vous attendez de moi que je sois fascinée par vous, n'est ce pas ? Dans ce cas, vous êtes attaché à moi, et plus que ca, vous êtes en mon pouvoir. Car si je décidais de partir, sans un seul regard en arrière, me désinteressant totalement de vous, vous auriez perdu. Et je pense que vous ne supportez pas de perdre. Vous dépendez donc beaucoup plus des autres que vous ne le pensez.

Ouille ! Elle touche juste. Et il ne pu que s’estimer heureux qu’elle ne l’achève pas. Cependant, comme lui tout à l’heure, elle exagérait. Ou en tout cas se faisait elle une fausse idée de qui il était. Un sourire d’autant plus large lui fendit le visage.

Il n’avait aucun doute sur son charme... il était tout bonnement inexistant, quand à sa dépendance, il n’y croyait pas un instant. Si elle s’en allait là maintenant il reprendrait sa route comme si rien ne s’était passé. La seule chose qu’il attendait de ce combat plus que la victoire, était le nom de la jeune fille, pour qui il avait de plus en plus de respect. S’il venait à perdre, ce qui devenait le cas le plus probable, il espérait en tirer quelques enseignements.

Mais bon. C’était son tour de répondre. Au début il voulut lui renvoyer la pareille. Mais une part de lui refusait de passer pour une être vaniteux, arrogant, et surtout dépendant. Alors il choisit de défendre son cas.

-Je vois que je me suis montré trop hâtif à juger, et je n’ai pas bien placé mes pions. Vous avez toucher juste sur plusieurs points. Je suis curieux ! Trop ! Et si je vous ai dérangé dans votre isolement, c’était par crainte de voir, ce qui à première vue était une femme sans défense, se faire agresser. J’ai eu une réaction des plus chevaleresques qui prouvent sans aucun doute mon ego. Mais je me suis trompé, vous n’êtes en aucun cas sans défense, et si j’ai fait une erreur d’appréciation, je ne suis pas le seul.

Une petite pause pour reprendre son souffle, et enfin les yeux rivés sur son adversaire, il lance sa plaidoirie.

Je puis vous assuré que ce défi n’a pas pour but d’étaler mon hypothétique supériorité, mais simplement de répondre à vos phrases déconcertantes et mordantes. Je ne vise la victoire que parce que je veux donner le meilleur de moi-même dans ce que je fais, et je ne dépends en aucun cas de son issue. Votre avis sur moi ne devient important à mes yeux que lorsqu’il devient outrageux. Pour finir, je dirais que je ne me suis attaché facilement qu’à mon cheval, et que si vous ne tenez pas à rester Rose à mes yeux, nom qui je le précise vous va très bien lorsque l’on fait référence aux épines, je vous conseille de me donner votre nom. Mais voilà, si ma présence vous répugne trop et qu’elle vous gène, je me retirerai sans oppositions.

C’était tout. Que pouvait-il ajouté ? Rien.

Il se contenta alors de fixer Rose, puisqu’il n’avait aucun autre nom sous la main, et d’attendre son verdict. Devait il partir, ou méritait il enfin son nom. Telle était sa question.

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Son discours produit un effet totalement innatendu, et Kaelya souleva légèrement le sourcil droit en voyant le jeune homme en face d'elle sourire de toutes ses dents lorsqu'elle eut fini de parler. Son étonnement ne dura pas et elle haussa discrètement les épaules.
Après tout, il valait mieux qu'il en rit plutot qu'il s'en vexe et se mette à l'attaquer ou à partir en pleurant.
Il reprit la parole, visiblement soucieux de ne pas lui laisser l'image qu'elle avait de lui.

-Je vois que je me suis montré trop hâtif à juger, et je n’ai pas bien placé mes pions. Vous avez toucher juste sur plusieurs points. Je suis curieux ! Trop ! Et si je vous ai dérangé dans votre isolement, c’était par crainte de voir, ce qui à première vue était une femme sans défense, se faire agresser. J’ai eu une réaction des plus chevaleresques qui prouvent sans aucun doute mon ego. Mais je me suis trompé, vous n’êtes en aucun cas sans défense, et si j’ai fait une erreur d’appréciation, je ne suis pas le seul.

Il marqua une légère pause tandis que Kaelya attendait, en silence, soutenant son regard planté dans le sien, son sourire s'étant fait beaucoup plus léger.

Je puis vous assuré que ce défi n’a pas pour but d’étaler mon hypothétique supériorité, mais simplement de répondre à vos phrases déconcertantes et mordantes. Je ne vise la victoire que parce que je veux donner le meilleur de moi-même dans ce que je fais, et je ne dépends en aucun cas de son issue. Votre avis sur moi ne devient important à mes yeux que lorsqu’il devient outrageux. Pour finir, je dirais que je ne me suis attaché facilement qu’à mon cheval, et que si vous ne tenez pas à rester Rose à mes yeux, nom qui je le précise vous va très bien lorsque l’on fait référence aux épines, je vous conseille de me donner votre nom. Mais voilà, si ma présence vous répugne trop et qu’elle vous gène, je me retirerai sans oppositions.

Il s'interrompit alors, ses yeux ne lachant pas ceux de son interlocutrice, semblant attendre une réponse, une réaction.
Il était curieux, c'était le cas de le dire, et il ne perdait pas le Nord non plus. Il revenait toujours à la charge avec cette histoire de nom...
Choisissant d'éluder leur précédente conversation au sujet du caractère de cet inconnu, Kaelya résolu de renchérir sur son nom.
Ses lèvres esquissèrent un petit sourire, et, les yeux empreints d'amusement, elle répondit d'une voix assez calme, neutre, quittant son ton mordant :

-Pourquoi est-ce que je voudrais ne pas rester Rose à vos yeux ? Vous pouvez bien m'appeler comme vous le désirez, quelle importance ? Je ne vous connais même pas et sans doute d'ici peu nos routes se sépareront et nous retournerons chacun vaquer à nos occupations... Alors je me moque bien du nom que vous me donnez.

Elle laissa un instant de silence, fixant l'homme en face d'elle, marquant une légère hésitation. Refuser de donner son nom ainsi, cela n'avait aucun sens. Elle avait d'abord refusé de répondre par jeu, mais maintenant, elle pouvait bien le lui dire, car comme elle l'avait précisé, ils se quitteraient sans doute d'ici peu, et si cela pouvait lui faire plaisir de connaitre sa véritable identité...

-Mais puisque vous y tenez, je vais vous le dire, bien que le savoir n'aura surement que peu d'utilité. Je me nomme Kaelya.

Elle s'interrompit pour de bon cette fois, laissant à son interlocuteur le temps de répondre.

Encore de l'amusement. Si elle lui disait de partir, là sur l'instant, il en retirerai la satisfaction de l'avoir diverti.
Rose, ou quel que soit son nom, changea cependant de ton. Celui ci était plus neutre. Un signe? Peut être.

-Pourquoi est-ce que je voudrais ne pas rester Rose à vos yeux ? Vous pouvez bien m'appeler comme vous le désirez, quelle importance ? Je ne vous connais même pas et sans doute d'ici peu nos routes se sépareront et nous retournerons chacun vaquer à nos occupations... Alors je me moque bien du nom que vous me donnez.

D'un côté elle avait raison. Ils ne se reveraient sans doute jamais. Et c'est pour cette raison qu'il désirait son nom. Si il y a une chose pour lesquelle les Hommes sont doués, c'est pour se jouer du possible et du réel. Pour preuve, il y avait bien l'Art du Dessin, celui du Rêve ou même la Voie des Marchombre dont il n'avait qu'une vague connaissance.
Aucun doute, ils se reveraient un jour. Et ce jour là, de connaître son nom pourrait lui être utile.

Et comme en réponse à ses pensés, elle le lui offrit.

-Mais puisque vous y tenez, je vais vous le dire, bien que le savoir n'aura surement que peu d'utilité. Je me nomme Kaelya.

Nuhadu lui offrit son plus grand sourrire.

-Vous sous estimez l'importance des noms. Mais vous m'avez fait don de votre nom alors qu'il semblait vous tenir à coeur. Je vous fais donc don de mon soutient pour un seul et unique combat. On ne sait jamais. Si un jour vous êtes en mauvaise posture.

Puis, sentant qu'il n'avait plus rien à dire, et surtout plus aucune raison de harceler la jeune femme, il inclina légèrement la tête comme pour dire adieu. Et commença à quitter le coin sombre et désert. Après tout, il devait encore trouver du travail.

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